Une rappeuse saoudienne risque d’être arrêtée pour avoir rendu hommage aux femmes dans une chanson

Dans le hip-hop, il est courant d’afficher la fierté de sa ville ou de son quartier dans ses paroles. Pourtant, une rappeuse saoudienne risque une peine de prison pour avoir réalisé une track qui met en valeur la ville de La Mecque.



Une jeune rappeuse du nom d’Asayel Slay a créé une chanson rap intitulée « Girl of Mecca ». Dans les paroles, elle qualifie les femmes de la ville de « puissantes et belles » et rappelle « notre respect envers les autres filles, mais la fille de La Mecque est un bonbon au sucre ». La chanson était accompagnée d’une vidéo de Slay dansant autour d’un café avec des hommes et des femmes de la ville.

Cependant, ce single et ce visuel ne répondaient pas aux normes du gouvernement saoudien. Bien que Slay ne prononce pas une seule obscénité et que la vidéo soit exempte de toute provocation ou de consommation de drogue, le gouverneur de La Mecque, Khaled al-Faisal, a ordonné l’arrestation de Slay et des personnes associées à la vidéo.




Il affirme que la chanson/vidéo « offense les coutumes et les traditions des habitants de La Mecque et contredit l’identité et les traditions de ses enfants de haut rang ». La vidéo et la chanson ont depuis été retirées de YouTube.

En 2018, le gouvernement saoudien a annoncé qu’il allait revoir ses politiques restrictives. Malgré cela, les militants estiment que la répression s’est accrue car le gouvernement cherche à censurer davantage leur liberté d’expression. Ces politiques sont généralement menées de manière disproportionnée à l’encontre des femmes. Pour certaines personnes, la réponse au single de Slay en est un exemple.

« C’est tellement typique de ce que fait le gouvernement saoudien – amener les influenceurs occidentaux à laver le régime tout en attaquant les vraies femmes saoudiennes qui essaient d’exprimer artistiquement leurs identités culturelles », a déclaré la féministe saoudienne Amani Al-Ahmadi, sur la BBC.




Les partisans de Slay soulignent également le traitement réservé au chanteur marocain Saad Lmjarred. La peine normale pour le viol en Arabie Saoudite est la peine de mort. Mais le gouvernement a permis à Lmjarred de se produire dans le pays bien qu’il soit accusé de trois viols.

 

Adra
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