Avant les strass, les hits et les chèques à six zéros, il y avait… un seau de poulet, deux sacs d’herbe, et un rêve. C’est dans ces conditions que Daz Dillinger, alors ado, a participé à l’un des albums les plus mythiques du rap américain : The Chronic. Dans l’interview, il raconte une période à la fois dure, formatrice et complètement dingue.
💬 « On vivait à Hollywood. On avait un seau de poulet Louisiana et deux sacs d’weed par jour. C’est tout ce qu’on avait. »
Le décor est posé. Les sessions studio se faisaient dans un mélange de débrouille totale et de magie créative. Pas d’hôtel chic, pas de chauffeur. Juste une équipe de passionnés qui squattent un appart, une boîte à rythmes sous le bras, et qui balancent des classiques sans même s’en rendre compte.
💬 « On dormait là, on enregistrait là, on mangeait là. On appelait le pote L-Dog au pager pour qu’il nous dépanne quand on avait plus rien. »
À cette époque, Dr. Dre vient de quitter NWA. Daz, lui, est jeune, mais déjà en mission. Il observe, apprend, écoute tout.
💬 « C’était comme aller à l’école. Dre faisait ses sons, moi j’étais là, j’absorbais tout. J’étais une éponge. »
Mais l’envers du décor est rude. Aucun luxe, aucune sécurité. L’équipe vit sur le fil.
💬 « On savait même pas comment rentrer à Long Beach. On était bloqués à Hollywood, sans plan B. »
Ils enregistrent au Dick Griffey Studio, un spot aujourd’hui mythique. À force de travail, d’obstination et de nuits sans sommeil, ils créent une nouvelle ère sonore.
💬 « On venait de Long Beach. On n’avait jamais mis les pieds hors du quartier. Et là, on était en train de changer l’histoire. »
Ce quotidien entre précarité, inspiration et rage de réussir, c’est l’école DPG. Celle qui forme les producteurs en survie, mais au génie brut. Une école où l’on apprend à faire des classiques avec trois fois rien.
💬 « On n’avait pas de fric, mais on avait la sonorité. Et ça, personne pouvait nous la voler. »
Source: All The Smoke