Quand Eminem se faisait extorquer par des Crips à Los Angeles au début des années 2000

Eminem a été recruté comme guest pour la chanson 911 de Boo-Yaa Tribe aux côtés de B-Real de Cypress Hill en 2003. 17 ans après, Monsta Ganjah explique que cette collaboration a pris forme suite à un coup de main offert par le groupe de rap pour mettre fin à une situation d’extortion dont Em était victime.


Lors d’une interview avec la radio australienne Fresh 92.7, Monsta Ganjah, le rappeur du groupe The Regime de Yukmouth et neveu des membres du légendaire groupe de rap samoan a confirmé que ses oncles assuraient à l’époque la sécurité de Slim Shady. Il a ensuite révélé qu’Eminem avait été extorqué par des Crips à Los Angeles, et c’est suite à un appel à Boo Ya Tribe pour leur demander de mettre un terme à cette situation que cette collaboration a été possible:

« C’est ainsi que la chanson ‘Hip Hop is in a state of 9-1-1’ avec Boo-Ya Tribe et B-Real est née, c’est comme ça que cette chanson s’est faite parce que Paul Rosenberg nous a contactés. »


« Il se faisait extorquer par certains Crips. Eminem se faisait extorquer par des Crips. Peut-être qu’il leur donnait de l’argent parce qu’il se faisait intimider, je ne connais pas les détails exacts. Je sais que quelques appels téléphoniques ont été passés et c’est comme ça que la chanson a vu le jour, parce qu’Em et Paul disaient: ‘Vous pouvez nous demander tout ce que vous voulez en échange, que voulez-vous?’ Ils ont répondu: ‘On veut un featuring d’Em.’ Si t’écoutes la chanson il dit: ’40, 50 Samoans’.

Regardez l’interview ci-dessous:

 

911, qui apparaît sur l’album West Koastra Nostra de Boo-Ya T.R.I.B.E. et qui est produite par Eminem, débute par le couplet du rappeur de Detroit et fait référence à des menaces et à une situation tendue entre le crew d’Eminem et quiconque voudrait s’en prendre à eux:


Partout où on va les gens savent qu’on se ramène avec beaucoup de gars
40, 50 samoans
50, Tweezy, Obie, il n’y aura pas de p*te en nous
Ils se la racontent comme si ils allaient faire quelque chose mais personne ne fait rien.
De New York au Texas, puis de retour à Los Angeles
Nous avons changé notre façon de nous déplacer
Donc soyez courageux si vous ne pouvez pas vous adapter
Vous risqueriez de vous faire bousculer par trop de gens pour nous atteindre
C’est drôle, je suppose que l’argent a ses avantages
Et ce n’est pas que nous pensons simplement que nous ne pouvons pas être touchés
Ce n’est pas comme si nous nous sentions si détendu que ça
C’est juste que si jamais quelqu’un nous attrape
On sait très bien que vous ne serez pas ceux qui le feront

 

Le refrain:


Les choses vont changer, car on ne joue pas
On ne bouge pas, eux non plus, on ne dit pas de nom
La situation n’est plus la même quand le AK se met à pulvériser
Le hip-hop est dans un état d’urgence
Il ne s’agit pas de hip-hop, car cette époque est révolue
Il ne s’agit plus d’essayer de tirer des balles pour obtenir de la reconnaissance
Il s’agit d’essayer de ne pas se faire buter et de ne pas tomber par terre
Parce que le hip-hop est dans un état d’urgence

 

Ecoutez la chanson ci-dessous:

 

Boo-Yaa Tribe est un groupe de rap originaire de Carson en Californie composé des frères Devoux dont Ted, surnommé Godfather, est décédé en 2018. Ils ont à leur actif 8 albums dont le dernier est sorti en 2006.

Sofiane Jensen
Sofiane Jensen
Amateur de hip-hop américain et français et plus généralement d'urban. Top 5: Tupac, Biggie, Eminem, Nas, Ice Cube