Lloyd Banks évoque la fois où il s’est fait tirer dessus et ce qu’il a dû faire pour survivre

Lloyd Banks revient sur le soir où il s’est fait tirer dessus en septembre 2001 et ce qu’il a dû faire pour survivre.

Lloyd Banks, le rappeur du G-Unit, ne s’est peut-être pas pris autant de balles que son boss 50 Cent, mais son témoignage de survivant mérite quand même qu’on s’y attarde.

Dans une interview accordée à VladTV en 2010, l’interprète de On Fire explique tout d’abord où et quand cela s’est déroulé.

« Je pense que c’était à l’époque de la sortie de la mixtape 50 Cent Is The Future (2001). C’était à South Jamaica dans le Queens. On allait en boite, c’était quand on voyageait entre le studio et les boites de nuit. 50 faisait ce qu’il faisait et moi j’étais jeune donc j’allais en boites, dans des block parties etc. Parfois tu surpasses les attentes des gens avant les tiennes, et tu n’as pas l’impression d’être si connu et tu te retrouves invité partout. »

 

Il explique ensuite la situation, en garantissant qu’il n’était pas forcément visé par le tir.

« Ce qui s’est passé n’était même pas quelque chose de personnel. C’est quelque chose qui se passe une fois que tu te trouves là. Quand tu te retrouves à l’extérieur d’une boite de nuit, il n’y a que certaines choses qui peuvent arriver. Ca sera soit une bonne soirée, soit une mauvaise soirée. Soit t’en seras témoin, soit t’en feras partie. Et cette nuit là j’en ai fait partie. »

 

Vlad lui demande ensuite où il a été touché:

« A l’estomac, dans le dos », répond Banks avant de préciser que la balle est entrée par le dos et a atterri dans l’estomac. Il déclare également qu’il a eu quelques égratignures.

 

L’instinct de survie

Une fois blessé, pas de temps à perdre et pas question d’attendre l’ambulance qui dans les quartiers chauds peut mettre plusieurs dizaines de minutes à arriver. Direction l’hôpital à pieds.

« J’ai vraiment du courir vers l’hôpital, ce n’était pas comme dans les films où tu (te réveilles à l’hôpital). T’es genre: ‘Oh merde, je suis foutu’ et j’ai du courir depuis Jamaica Avenue jusqu’à l’hôpital Merrimack. »

 

Dans une interview accordée à DJ Self en 2014, Tony Yayo, qui était présent lors de la fusillade, s’est remémoré cet épisode en expliquant que l’un de ses potes avait aussi été blessé:

 

« Un de mes potes a été touché au pieds, il criait ‘HAAAAA’ et tout, je suis genre wtf. Banks s’approche de moi: ‘Yo, je suis touché.’  Il était tout calme et tout. »

Banks le coupe et dit: « J’étais plus fâché envers moi même qu’autre chose, parce que j’ai laissé cette situation se produire. »

 

Est-ce qu’il pensait mourir?

« J’étais vraiment blessé, les docteurs ont dit que si j’étais arrivé quelques minutes plus tard, j’aurais pu mourir parce que je saignais trop. Mais je sentais que ce n’était pas la fin pour moi. C’est ce que je disais: ‘Recousez-moi et laissez-moi partir.’ J’étais sur le point de partir en tournée. »

 

Ce qui a changé pour lui après:

« Ca te donne un troisième oeil. Certaines choses que quelqu’un d’autre pourrait voir et ne pas y prêter attention, moi je les vois. Ca te donne une certaine prise de conscience. Je ne dis pas que je n’étais pas conscient avant, mais ça m’a fait mal, je sais comment on se sent (quand on se prend une balle), et j’essaie de ne pas ressentir ça à nouveau. »

 

Il reste encore des séquelles

Est-ce qu’il sent toujours la balle?

« Oui, j’ai beaucoup de nerfs morts à cause de ça. Et on m’a dit que certains s’en vont tandis que d’autres ne partent jamais. J’ai de quoi me souvenir de ça et les cicatrices sont suffisantes. Mais tu sais, tu rafistoles et t’es de retour. »

 

Ce qui est certain, c’est qu’après cette mésaventure, il a fait un choix radical:

« C’est quelque chose qui te remet les idées en place et qui te fait retourner en studio au lieu de passer du temps en boite chaque soir. »

Adra
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Créateur et administrateur d'Adramatic Hip-Hop Pour toute demande (sérieuse) de promotion: adramatic(at)gmail.com