Dans les coulisses de All Eyez On Me de Tupac

Retrouvez les producteurs et featurings d’un des plus grands classiques de Tupac se remémorer la confection des chansons de l’album comme si vous y étiez!

 

AMBITIONZ AZ A RIDAH

 

Dave Aron: C’était le premier son que j’ai enregistré avec Tupac. Le jour où il est sorti de prison, il n’est pas allé en boite, il n’est pas allé voir des femmes. Il est allé directement en studio comme si il était en mission et il a enregistré Ambitionz Az A Ridah et I Aint Mad At Cha.

Tupac est arrivé, fraichement sorti de prison. Je les ai vus lui donner la chaine Death Row le même soir. Et ensuite il a directement enregistré. Il était prêt à y aller. Il était très excité, très concentré, beaucoup d’énergie, énormément d’énergie. Et tu pouvais dire qu’il était en mission. Il avait vraiment une vraie vision de ce qu’il se passait, et il voulait faire beaucoup de choses en peu de temps.

 

Daz Dillinger: L’idée est venue de moi samplant Pee Wee Herman. Si t’écoutes Pee Wee Herman (The Champs – Tequila), j’ai seulement ajouté la touche gangsta. Je l’ai donné à Pac, je suis revenu en studio et c’était fait.

 

Kurupt: Le premier jour où il est sorti de prison, Ambitionz Az A Ridah, c’était le premier son qu’il a fait. Suge l’a amené en studio. Le mot avait circulé dans la boite que Tupac était revenu. Tout le monde était là, je suis venu un peu en retard et quand je suis arrivé, Daz faisait déjà écouter le beat. Pac était en studio depuis même pas 45 minutes avant d’enregistrer le premier couplet. C’était si rapide. Il ne voulait même pas profiter du bon temps, tout ce qu’il voulait était être au micro. Le jour où il a atterri à Los Angeles, deux heures après, il avait posé son premier couplet.

ALL ABOUT U

 

Dru Down: Il y avait moi, Pac, Syke, Rage et des Outlawz en studio. On avait toujours des putes en studio. Le seul truc de fou était ces négros du Outlawz, Fatal Hussein et Yafey Fula. On était sur le point d’enregistrer. Il y avait un genre d’interlude à la fin. J’ai fait le début et ils allaient faire quelque chose à la fin. Et ces enculés ont fait un truc qui les a rendu défoncé. Ils n’arrivaient pas à enregistrer. Ils étaient trop défoncés et bourrés. Ils foiraient tout. Ils étaient dans le studio d’enregistrement et ils foiraient tout et Pac a dit: ‘Vous allez vous casser de là. Je ne sais pas ce que vous foutez.’ Ils faisaient que déconner. Ils prenaient trop de temps, perdaient du temps. Ils ont continué à se marrer sur le chemin de la sortie.

 

Johnny J: Ce fut un des sons les plus marrant que j’ai fait avec Tupac… J’ai utilisé le single Candy de Cameo. Nate Dogg, Snoop, tout le monde était assis, ils faisaient leurs trucs. Et ensuite, Nate Dogg a chanté: ‘Every other city we go. Every other video…’ Je dis: ‘Nate, je sais que tu déconnes là.’ Ils ont dit: ‘Non mec, on est super sérieux. C’est le refrain, on va parler des putes dans les clips de rap.’

 

Nate Dogg: C’était moi, lui et Snoop et on parlait de toutes les meufs qu’on avait vu avant. L’idée est venue d’un tournage de clip. On était sur le tournage d’un clip et c’était tellement drôle parce que si c’était pas Snoop qui connaissait la meuf, c’était Tupac qui la connaissait, ou moi qui la connaissais. C’est genre: merde, partout où on va, on voit les mêmes meufs. Et c’est comme ça qu’on en est arrivé à la chanson. C’était comme d’habitude: un peu d’alcool, un peu d’herbe, on était bien. Pac faisait ses couplets en une prise. Il faisait ça beaucoup de fois. On s’amusait tellement, la chanson a été faite toute simplement.

SKANDALOUZ

 

Nate Dogg: Ce son a été fait en 10 minutes. Les instrus sont toujours déjà faites quand on arrive. On ne va pas en studio en attendant que quelqu’un fasse le beat. On n’y restait pas longtemps. Travailler avec Pac était comme travailler avec ton petit frère. C’était un petit enculé sauvage, rempli de vie. Il a eu une opportunité et l’a saisie. Il ne voulait pas être sur Death Row Records. Et je crois qu’il avait trois ou quatre… je ne sais plus combien d’albums il avait sur son deal, mais il voulait partir. Donc il faisait au moins deux ou trois chansons par jour.

GOT MY MIND MADE UP

 

Daz Dillinger: On a fait ce son chez moi. Kurupt avait amené Method Man et Redman. Et Inspectah Deck était aussi sur ce son. Il était à la fin ‘INS, the rebel’, seulement sa voix. Ils avaient pris sa voix. Ils avaient enlevé son couplet et laissé le fond sonore parce que ça sonnait bien. Ce n’était pas le son de Tupac au départ. Je l’avais transféré chez Dr Dre et je l’avais laissé là bas. Tupac se la racontait genre: ‘J’ai un beat avec Method Man, Redman. Dre l’a produit.’ C’est ce que Dr Dre a dit à Tupac. C’est ainsi que la dispute entre Dre et Pac a débuté. Parce que je me trouvais en studio et j’ai dit: ‘C’est mon instru, c’est moi qui ai fait ça.’ Tupac a répondu: ‘C’est à toi?’ C’est à partir de là que lui et Dre ont commencé à se disputer. Dr Dre s’était approprié l’instru et ne faisait rien.




Kurupt: Le son original était moi, Rage, Redman, Method Man et Daz. J’ai dit à Daz: ‘Mec, c’est ce son là, il faut le sortir, on doit le mettre sur Dogg Food.’ Parce qu’on l’a fait quand on faisait Dogg Food. Quand Pac est revenu de prison, on a laissé décidé Tupac si il le voulait. Pac a dit: ‘Oh ouais, je veux ce son!’ Et il a mis son couplet à la place de celui de Rage, parce que Rage a dit qu’elle poserait son couplet autre part, et c’est ainsi que ce son a terminé sur l’album de Tupac. Moi, Method Man et Redman et Daz et Rage, c’était le son original, et Inspectah Deck était dessus à la fin. C’est lui que t’entends à la fin: ‘Wish… this… bliss…’ C’est Inspectah Deck. Je suis allé chercher personnellement Red et Meth et Deck et je les ai amené chez Daz. On a fait le son en trois, quatre heures. C’était terminé et ensuite… on ne l’a pas utilisé, parce que Daz ne voulait pas le mixer et tout. On a fini par le donner à Pac lorsqu’il est sorti de prison parce que Suge disait: ‘Quand c’est le moment de travailler sur un album, tout le monde doit donner tout ce qu’il a à celui qui bosse sur son album.’

HOW DO YOU WANT IT

 

Dave Aron: A l’origine Danny Boy était au refrain. Je l’avais déjà mixé. Et à la dernière minute, Pac voulait mettre K-Ci et JoJo dessus. Peut-être que c’était une décision entre lui et Suge, je ne sais pas.

 

K-Ci: Un soir on était assis chez moi et Suge Knight me donne un coup de fil, parce qu’on était de très bons amis avec la famille Death Row et tout. Il nous a demandé si on voulait faire un son avec Pac et on s’est dit: ‘Evidemment, pourquoi pas?’ C’était notre pote. Donc on va en studio le soir même. Mec, on s’éclatait en studio, on s’amusait. Si vous lisez entre les lignes, vous savez tous ce qu’on faisait là bas. On avait les meufs qui étaient là, on faisait notre truc. Le son est arrivé, chaud bouillant. Ce qui était drole c’est qu’au départ, quand Pac essayait de le chanter en nous apprenant comment faire, je lui ai dit: ‘Je vois ce que t’essaies de faire Pac, mais ça ne sonne pas très bien.’ Quoi qu’il en soit, après on l’a entendu rapper son texte et on s’est dit: ‘Mec, on doit tout déchirer parce qu’il y est allé fort.’

2 OF AMERIKAZ MOST WANTED

 

Dave Aron: On était en studio et Pac était là, et Snoop était là. Suge arrivait et c’était avant qu’ils aient fait 2 Of Amerikaz Most Wanted. Il est tellement grand et il vient vers nous. Snoop est assez grand mais il est très maigre. Il attrape Pac d’une main, il attrape Snoop avec l’autre et les tire ensemble, les pressant presque l’un contre l’autre. Il a dit: ‘Je pense que vous devez faire un son ensemble. Je pense que ça serait bien.’ C’était dingue de voir à quel point il était énorme et qu’il les a mis ensemble de cette façon. Et ils ont fini par faire ce son.

 

Daz Dillinger: Pac allait au tribunal, Snoop allait au tribunal, il y avait beaucoup d’alchimie entre eux.

 

Rick Clifford: Pac insistait très fort pour que l’album soit spontané. Tout le monde a fait qu’une seule prise. Ils ne pouvaient pas revenir en arrière et corriger quoi que ce soit. Pac a dit que le Hip-Hop est différent de l’r&b. Si un gars ne sait pas cracher 8 ou 16 bars, c’est qu’il n’est pas prêt. Et puis il a dit qu’il aime la première prise parce qu’il y a un certain feeling dessus. Il disait que si les gens retournaient corriger, ils commenceraient à y penser et à perdre le feeling et ça foirait. Donc le seul gars qui a refusé de faire comme ça était Snoop. Snoop disait qu’il reviendrait le lendemain pour le faire. Je pense que Snoop est retourné chez lui, il a écrit son texte, il a appris son texte, est venu en studio et l’a rappé, en une prise. Tout ce que Snoop avait dit était: ‘Attends une minute, tu ne vas pas m’obliger à le faire en une prise, je reviendrai et je le ferai demain.’

NO MORE PAIN

 

Dave Aron: Je suis arrivé en studio vers 22, 23 heures. A 3 heures, DeVante s’est pointé. Il voulait poser quelques parties de plus avant que ce soit mixé. C’était une chanson très clairsemée. Mais les parties du clavier qu’il a mises sonnaient vraiment bizarre. Il était très silencieux cette nuit là, très concentré. C’était intéressant de le voir travailler. Il a eu fini vers 5 ou 6 heures du mat et a dit: ‘Je veux mixer ça maintenant.’ On l’a mixé la nuit même. C’était une longue nuit.

HEARTZ OF MEN

 

DJ Quik: C’est dingue. Les crédits des sons étaient mal foutus à l’époque. C’était vraiment un mauvais business parfois et si tu n’allais pas au bureau avec Roy Tesfay (l’assistant de Suge Knight) pour écrire que t’étais dans les crédits, tu te faisais baiser. Et je me suis fait baiser. J’ai fait beaucoup de mixage sur cet album et je n’ai pas été crédité pour. J’ai rendu beaucoup de sons de l’album bien meilleurs qu’ils l’étaient, et en un temps record. En deux jours, j’ai remixé genre 12 sons.

Mais Heartz Of Men fut le seul son que j’ai produit de moi même qui a fini sur l’album. Tupac évacuait sa frustration dessus, il était vexé à propos de quelque chose dont il voulait parler et mon taf en tant que producteur était d’installer le lit musical afin qu’il puisse se sentir le plus confortable possible pour extraire ce qu’il avait sur le coeur. Et je pense que c’est ce qu’on a accompli. Une instru furieuse pour que ça aille avec son flow furieux.

Pac était un artiste accompli. Il réfléchissait vraiment avant d’écrire. Il finissait par faire partie de la chanson. Presque comme si il savait que ça durerait tout le temps. Il était si méticuleux quant à la façon d’écrire certaines chansons. Mon truc avec ce son était que, aussi bon que Tupac était – et c’est une légende – je devais tout de même être le producteur et vérifier ce que je n’aimais pas et comment on pouvait rendre ce son presque parfait, si on n’arrivait pas à le rendre parfait. J’ai du être sévère avec lui sur certaines choses. Il disait: ‘Putain Quik, pourquoi est-ce que tu dois être si dure avec moi sur le fond?’ Je lui ai répondu: ‘Si tu le fais parfaitement, ce sera toujours parfait, mais si tu glandes, ce sera nul pour toujours.’

LIFE GOES ON

 

Dru Down: C’était une chanson d’un niveau plus sérieux. Lorsqu’ils étaient sérieux au sujet de quelque chose, il n’y avait pas beaucoup de gens en studio. Tupac voulait tellement être sérieux pour cette chanson qu’il a jeté toute la weed qu’il y avait sur la table – plus de 100 grammes – et il écrivait. Et les négros devaient être silencieux. C’était un moment très calme, très tranquille.




Johnny J: Il y avait des personnes en studio que t’appellerais ‘gars de la rue’ ou ‘hardcore’, ils sont tombés en pleurs. Je n’arrive pas à croire que j’ai vu ça. Ce son a déclenché une forte émotion chez beaucoup de personnes.

ONLY GOD CAN JUDGE ME

 

Dave Aaron: Je pensais que c’était très introspectif. Très direct. Les instrus de Doug Rasheed n’étaient pas si complexes. Elles sont habituellement composées de quelques boucles et de quelques percussions et d’un bon drumbeat solide. J’ai enregistré les chants de Rappin 4-Tay. C’est un gars drole. Il avait son petit statut de pimp en route. Il correspondait vraiment avec ce qui se faisait à Oakland.

TRADIN WAR STORIES

 

Napoleon: Cette chanson était personnelle pour moi. Lorsque j’avais trois ans, j’ai été témoin des meurtres de ma mère et de mon père. J’ai reçu une balle dans le pied. Donc sur cette chanson, j’en ai un peu parlé, je disais: ‘Les frères veulent parler d’histoires de guerres, j’ai vu ma première histoire de guerre à l’age de trois ans.’ Pac savait ce qui était arrivé à mes parents, donc il était heureux que j’en parle. Il savait que c’était sincère. Lorsque Pac est arrivé et m’a sorti du ghetto, il a vu que je traversais tout ça à un jeune age. Je pense que c’est une des raisons pour laquelle il m’a aidé – pas parce qu’il se sentait désolé pour moi – mais Pac avait un énorme coeur. Il a vu son frère perdre ses parents et a dit: ‘Je me sens obligé de l’aider.’

 

Rick Rock: Je ne sais pas d’où j’ai eu le sample. Dionne Warwick ou quelque chose dans le genre. Lorsque j’ai fini par faire le son avec Pac, je lui ai dit que c’était ‘It’s A Man’s World’. Et ils sont allés autoriser le sample sous ce nom là, mais je ne sais pas de qui c’était. Je sais que je ne l’ai pas eu de James Brown. Je l’ai eu d’autre part, mais ça sonnait comme ‘A Man’s World’. Je ne pouvais pas m’en rappeler parce que j’avais l’habitude de faire des instrus et je ne gardais pas mes samples. J’avais tout ce que je faisais sur un disque. Et lorsque je suis arrivé d’Alabama en Californie, j’avais un bagage rempli de disques.

CALIFORNIA LOVE (remix)

 

Tommy Daugherty: Tant pis, je peux le dire: Dre ne voulait vraiment pas faire partie de ce son. Il n’a pas du tout aimé que Tupac vienne sur Death Row, parce que je me rappelle qu’il a dit: ‘Voila, j’en ai fini avec Death Row maintenant que Tupac est là.’ J’y croyais pas, je veux dire, si tu regardes cet album, il n’a rien fait sur All Eyez On Me hormis California Love qui devait être son single pour Aftermath. Et Suge l’a entendu et s’est précipité chez Dre et l’a obligé à mettre Tupac dessus. Donc en fait il a perdu son premier single pour Aftermath et ça a fini par être le premier single de Tupac. Parce que sur la version originale il y a trois couplets de Dr Dre. La seule personne qui a la version originale est DJ Jam, le dj de Snoop. Donc Suge a dit: ‘Je m’en fous, on met Tupac dessus, et ce sera le single de l’album.’ Le son était une tuerie, Suge n’est pas idiot.

I AIN’T MAD AT CHA

 

Kurupt: Pac a entendu l’instru et est devenu dingue. Il a dit: ‘Mec, c’est ça.’ On s’est assis et on a bu et Daz travaillait sur le son et lorsque Pac était en studio pour travailler, il ne perdait pas son temps avec les distractions. C’était plus ou moins: ‘Faisons ça, faisons ça, faisons ça.’ Je veux dire, il s’énervait contre les ingénieurs lorsqu’ils travaillaient trop lentement. C’était son truc. Il était sur eux genre: ‘Allez mec, qu’est-ce que tu fous? Ce n’est quand même pas difficile. Tout ce que tu dois faire est d’appuyer sur la putain de touche « Enregistrer ». Appuie sur la putain de touche Enregistrer. Maintenant!’

WHAT’Z YA PHONE #

Et vous allez voir que Danny Boy n’était pas au courant de tout:

 

Danny Boy: Pac était une légende vivante et je ne sais même pas si il le savait. Il y avait des meufs qui venaient tout le temps, dans tous les studios. T’es un gars, t’es pas marié, tu profites de cette vie. T’as toutes les choses que l’industrie te fourni. Elles sont là aussi fréquemment que tu le voudrais. L’appel téléphonique était réel. Tout ce que t’entends dessus était vrai. Pac recevait tout le temps des coups de fils de ce genre. C’est comme ça qu’on déconnait en studio. On mettait le message sur haut parleur et on approchait un micro. La meuf n’est pas créditée parce qu’elle ne voulait probablement pas que sa maman l’entende parler de cette façon.




Dave Aron: Sur ce son, la secrétaire est venue et a fait la conversation avec Tupac au téléphone. En fait c’est moi qui ai approché le micro du téléphone. C’était un peu différent, ils étaient très créatifs. Lorsqu’ils avaient une idée ils voulaient la faire et je pouvais la faciliter. Cette conversation téléphonique a aussi été faite en une prise. C’est comme ça qu’il aimait faire ça, de manière très spontanée.

 

Johnny J: C’est probablement le son le plus explicite que j’ai fait de toute ma vie. C’est vraiment un son obscène. Sexuel, sexuel, sexuel.

SHORTY WANNA BE A THUG

 

Johnny J: C’était assez détendu ce jour là, une session posée. Pac a commencé à réfléchir à la façon dont les gosses pensent. Il disait: ‘Le petit pote veut juste être un voyou.’ Il venait de faire le titre, et le sujet a été propulsé. Ca a donné à Napoleon une vibe qui lui a fait penser que ça parlait de lui. Ca m’a fait pareil, c’était comme si il parlait de Napoleon. Il a vu ses parents se faire tuer devant lui. Napoleon a eu une éducation difficile. Il a vécu tout ça. C’était comme une vibe thérapeutique. Ca a fait réfléchir Tupac pendant un moment.

HOLLA AT ME

 

Dave Aron: J’ai eu des bons souvenirs à rester debout toute la nuit avec Bobcat. Bobcat avait une chanson qui était assez clairsemée. Avant qu’on la mixe, il a voulu y ajouter quelques parties en plus. Il a fini par en placer beaucoup et on est resté toute la nuit et on a terminé de la mixer vers trois heures du matin.

WONDA WHY THEY CALL U BYTCH

 

Carlos Warlick: Pac a écrit ce son avec Faith Evans, et en fait on l’a enregistré avec Faith Evans qui chantait le refrain entier. Faith a écrit le refrain entier et toutes les parties. Mais lorsque c’était le moment de sortir l’album, ils n’ont pas réussi à avoir l’autorisation, à cause de Bad Boy. Ils ont fini par mettre Michel’le dessus. Michel’le a copié toutes les harmonies et tout ce que Faith avait fait. C’était Faith en featuring. Ils l’ont écrit en une nuit au studio. Ils sont arrivés tous les deux avec le concept et ensuite Pac a écrit son texte et Faith est arrivée avec toute l’harmonie et a créé le fond sonore. Donc le son ne parlait pas de Faith.

 

Johnny J: On a essayé plusieurs personnes au refrain. Faith Evans, a été la première à chanter dessus. On traversait l’ambiance politique entre Death Row et Bad Boy. Elle était avec moi et Pac et ma femme, on trainait en studio. Lorsque je l’ai vu là, j’étais choqué. J’étais genre: ‘Attends un peu, c’est la femme de Biggie.’ J’ai bu un Budweiser avec elle et j’ai dit: ‘Bon, j’oublie ça.’ J’ai arrêté d’y penser. J’ai laché l’instru de Wonda Why They Call U Bytch et Faith a chanté dessus, et je ne vais pas mentir, c’était vraiment joli. A cause de toute la politique, j’ai du l’enlever. Suge disait: ‘J, tu sais très bien qu’on va devoir enlever Faith.’

 

Rick Clifford: Pac entre en studio, il avait un grand sourire sur le visage. Cette meuf arrive juste derrière lui, elle avait l’air d’avoir passer une nuit difficile. Et tous ceux qui étaient là on dit: ‘Faith?’ Et j’ai réalisé que c’était ce qui a commencé toute cette merde. Ca ne m’avait pas frappé, j’étais assez naif.

WHEN WE RIDE

 

Big Syke: Quand Tupac a donné des surnoms à chacun, on était à Clinton, dans la prison. On était allé lui rendre visite et il a donné un surnom à chacun. C’est là qu’il s’est appelé Makaveli, il a donné les surnoms E.D.I, Kastro, Napoleon, Fatal Hussein, Yaki Kadafi, Mopreme…

 

DJ Pooh: On était aux studios Can-Am travaillant sur quelques trucs. Il y avait moi, Soopafly, Daz, tous les producteurs, on était juste là, travaillant sur les chansons. Tupac, Dre et Snoop Dogg, tous les artistes venaient en studio pour écouter les instrus et enregistrer dessus. C’était comme du travail à la chaine. C’était un des meilleurs scénarios que n’importe quel label aurait voulu voir. Tous ces gens puissants en studio qui travaillent ensemble. Et Tupac a aussi fait venir son crew. Les gars veulent toujours ouvrir la porte pour ceux qui arrivent derrière eux. Il a ouvert la porte pour les gars de la Thug Life. J’ai fait un son et lorsque Tupac est arrivé il a dit: ‘Whoa, c’est quoi ce truc? C’est pour nous! On va le faire! On va dans l’autre pièce. Quand on sortira de là, on en aura terminé pour ce soir.’ J’ai dit: ‘Okay’. Plus tard, je suppose que c’était vers trois, quatre heures du matin, il est entré dans le studio et a dit: ‘Mets cette chanson et fais la écouter’. J’ai mi la chanson et il a dit: ‘C’est celle là qu’on fera avec le groupe, on va être sur la chanson’ (ride the track -> when we ride). Il a fait le refrain à ce moment là et l’a enregistré. Il a fait venir tous les gars et ils ont rappé. C’était incroyable mec. Le son a été fait en quelques heures. En une nuit, tout le monde s’est dit qu’ils voulaient tenter un truc dessus, sauter dessus et cracher. Il y avait tellement de saveurs et de styles différents, c’était une opportunité incroyable.




E.D.I.: C’est la seule et unique chanson sur laquelle il y a tous les neuf membres, style Wu-Tang. C’était juste une version de ce que faisait le Wu-Tang à l’époque. Pac était sorti de prison et était en mode ‘rider’. C’était vraiment un mot qu’il a utilisé lorsqu’il est sorti de prison. Suge et les gars de son ghetto utilisaient beaucoup ce mot, Pac l’a juste adopté.

 

Kastro: Tout le monde a 8 bars. Le concept était de présenter nos alias. C’était vers l’époque où ils avaient les Wu-Gambinos.

 

Napoleon: J’écoutais de la musique rap l’autre jour, et tous les sons de tout le monde disaient ‘ride or die’ (roule ou meurt) et parlaient de quelque chose au sujet d’un ‘rider’. La moitié de ces frères ne savent pas ce que c’est, ils ne savent pas d’où le concept est venu. C’était quelque chose que Tupac a eu des Black Panthers. C’était un truc à l’époque des Black Panthers où ils avaient l’habitude de dire ‘ride or die’. Si tu as une arme sur toi et que tu te fais arrêter par la police, tu dois l’utiliser ou mourir. Donc Pac l’a pris et l’a introduit sous une forme Hip-Hop. Beaucoup de personnes qui sont dans le ghetto disent qu’ils sont un ‘rider’ mais ils ne savent même pas ce que c’est. C’est juste une mode sur laquelle ils ont sauté.

RATHA BE YA BITCH

 

Richie Rich: Tupac m’a appelé et m’a dit d’amener des négros de la Bay Area pour les mettre sur l’album, autant de gens de la Bay que je pouvais amener. Tout le monde était dans l’énorme studio. Tupac vient et dit: ‘Je veux que nous fassions un son au sujet des putes. Quand tu veux être sérieux avec elles mais que tu n’es pas là… Vous savez bien.’ Il a écrit son couplet en six minutes. Il est venu près de moi et j’étais encore en train d’écrire. Il a rappé son couplet et a écrit son deuxième. Quand j’ai rappé mon couplet il a dit: ‘C’est pour ça que je fais appel à toi. Tu sais exactement de quoi je parle.’

ALL EYEZ ON ME

 

Big Syke: Pac disait: ‘Si vous n’avez rien écrit jusqu’à ce que j’ai fini d’écrire ce premier couplet, vous ne serez pas sur le son.’ C’était un test chaque fois qu’il prenait le stylo. C’était genre: ‘Négros, à vos marquez, prêts, partez! Et vous avez intérêt à avoir des lyrics tranchantes.’

 

Johnny J: C’était la toute première chanson que j’ai écrite lorsqu’on s’est vu chez Death Row. Lorsqu’il venait de sortir de prison, deux jours après il disait: ‘J, viens au studio, je suis avec Death Row maintenant.’ J’ai pensé que c’était une blague, quelqu’un qui imitait Tupac. Je lui ai répondu: ‘Bah non, Pac est enfermé!’ Il me répond: ‘J, je suis sorti.’ Je suis arrivé en studio, 15 minutes après, la première instru que j’ai mise dans la drum machine était All Eyez On Me. Pour être honnête, je ne comptais pas lui faire écouter l’instru parce qu’elle n’était pas terminée. Mais ma femme m’a dit: ‘Hey, c’est une bonne instru.’ Donc je l’ai faite écouter à Tupac et le titre lui est directement venu en tête.

RUN THA STREETZ

 

Dave Aron: C’est pour ça que c’était génial de travailler sur l’album. Tu peux bosser avec tellement de personnes. Qui a grandi sans écouter le son No More Lies? Et ensuite tu travailles avec Michel’le et tu entends sa petite voix et c’est vrai, la petite voix est petite, et puis elle chante et c’est tellement énorme et elle est une si petite fille, et elle est tellement douce.




Suivez-nous sur Twitter

Adra
Adra
Créateur et administrateur d'Adramatic Hip-Hop Pour toute demande (sérieuse) de promotion: adramatic(at)gmail.com